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Rejet d'une aide chou-fleur Un avant-goût de la future commission

Le rejet fin octobre, par un vote inhabituel au sein de la Commission européenne, d'une proposition d'aide de crise au choux-fleur de Bretagne, donne un avant-goût de ce qui attend la Politique agricole commune (Pac) avec le futur exécutif européen, estime-t-on à Bruxelles.

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La proposition du commissaire sortant à l'Agriculture Franz Fischler d'accorder une aide temporaire de 1,5 million d'euros aux producteurs de choux-fleurs bretons avait été rejetée le 26 octobre par la Commission lors d'un vote.

Emmenée par la commissaire au Budget Michele Schreyer, une majorité de 16 commissaires contre 14 avait refusé la mesure alors que l'agitation grandissait chez les producteurs de la région de Morlaix.

"Cela confirme que le centre de gravité de l'Union européenne bouge sur les politiques de régulation", analyse une source communautaire.

Les libéraux de la Commission, hostiles à une intervention assimilée à la "vieille Pac" d'avant la réforme, ont reçu le renfort des commissaires venus des nouveaux Etats membres, selon la même source.

"Dans la nouvelle Commission, encore plus libérale, cela va être très difficile d'avoir une majorité en faveur de la Pac et de l'agriculture", pronostique pour sa part une source proche de Franz Fischler.

Evoquant "un artifice de procédure", Hervé Gaymard a indiqué le 9 novembre que le Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin avait saisi le président de la Commission Romano Prodi.

Selon Gregor Kreuzhuber, porte-parole de Franz Fischler, "ce type d'aide liée à la gestion des marchés se décide après débat au sein du comité de gestion, avec les Etats membres".

Mais en l'absence de majorité qualifiée dans cette instance pour donner un avis favorable, il revenait à la Commission de trancher. "Mme Schreyer a demandé que la question se traite au collège", explique-t-il. "Prodi a vu que l'opinion était partagée et a décidé de procéder à un vote", précise-t-il.

"C'était la première fois depuis un an que le collège procédait à un vote", relève une source communautaire. Dans le tohu bohu créé par le report de l'investiture de la Commission Barroso, l'incident était passé largement inaperçu.


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